Notre Histoire
Historique du club et origines de la discipline
Fondée le 25 mai 2002, l’association portait à l’origine le nom de Ju-Jutsu Club Tsunami. Elle est née de l’initiative de Madame Elisabeth GONSE, qui a consacré plus de 37 ans à encadrer bénévolement cette discipline dans différents clubs.
En 2014, les membres du club ont souhaité que son nom reflète davantage le sens de la pratique et son attachement à la commune de La Fare-les-Oliviers. Le club est alors devenu Wa-Jutsu Farenc : Wa symbolisant l’accord, la paix et l’harmonie, et Farenc rappelant son enracinement local.
En 2025, afin d’éviter toute confusion entre la discipline et la méthode, le club a adopté son appellation actuelle : Ju-Jutsu Traditionnel Farenc – méthode Wa-Jutsu. Cette dénomination exprime pleinement notre identité, en mettant en avant à la fois la discipline — un Ju-Jutsu traditionnel japonais — et la méthode qui guide notre pratique, le Wa-Jutsu.
Mais notre histoire s’inscrit dans une tradition beaucoup plus ancienne.
Le Ju-Jutsu, ou « art de la souplesse », prend racine dans le Japon féodal du XVIᵉ siècle. Conçu pour les samouraïs, il permettait de se défendre efficacement contre un adversaire armé ou protégé par une armure, grâce à des techniques de projections, clés, immobilisations et étranglements. Parmi les plus anciennes écoles connues figure la Takenouchi Ryū, fondée en 1532. Avec la paix relative de l’époque d’Edo, cet art guerrier a évolué vers des formes plus douces et respectueuses du corps, tout en gardant une efficacité martiale.
Au XIXᵉ siècle, des maîtres japonais ont progressivement élevé le Ju-Jutsu vers une pratique éducative, donnant naissance à des arts comme le judo ou l’aïkido. Contrairement aux disciplines sportives, le Ju-Jutsu traditionnel garde sa vocation première : non pas vaincre l’autre, mais se vaincre soi-même et progresser dans le respect du corps et de l’esprit.
La naissance et la philosophie de la méthode Wa-Jutsu
En 1975, Maître Jacques Jean Quéro, diplômé d’État en Judo, entreprend un voyage au Japon pour redécouvrir le Ju-Jutsu traditionnel. Il y reçoit le titre de maître de l’école Hakko Ryū Ju-Jutsu, marquant un tournant décisif dans sa démarche.
En 1983, il crée la méthode Wa-Jutsu, afin de se démarquer des dérives compétitives et violentes. L’appellation signifie « l’art de l’accord et de la paix ». Loin d’être un simple système de self-défense, le Wa-Jutsu est conçu comme une voie éducative et de développement personnel, cultivant à la fois le corps, l’esprit et la respiration, dans un cadre non compétitif.
Maître Quéro résume ainsi son intention :
« En choisissant le terme Wa-Jutsu pour dénommer ma méthode, j’ai voulu élever “Jutsu” (la pratique technique) avec l’idéogramme “Wa” qui le gouverne totalement et qui signifie accord, harmonie, paix. “Wa” représente le concept fondamental de la civilisation japonaise. Rechercher le Wa doit être la première motivation pour le véritable pratiquant. »
La méthode se positionne comme un art de vivre : transformer progressivement « l’homme guerrier » en « homme sage », épanoui et rayonnant. L’aspect self-défense existe, mais reste secondaire ; la priorité est donnée à l’éducation, à la discipline intérieure et au respect des valeurs traditionnelles (rectitude, sincérité, persévérance, loyauté).
Pour qui ?
Sur présentation d’un certificat médical, la méthode Wa-Jutsu est accessible à tous :
Enfants (dès 5 ans) avec une approche ludique, axée sur le mouvement et l’équilibre.
Adolescents et adultes (hommes et femmes) pour développer condition physique, coordination, discipline et valeurs humaines.
Comment pratiquer ?
Le Ju-Jutsu traditionnel, méthode Wa-Jutsu, se pratique sur un tatami (tapis épais).
La tenue est composée d’un judogi blanc et d’une ceinture dont la couleur reflète le niveau :
Kyus : blanche, jaune, orange, verte, bleue, marron (avec ceintures intermédiaires pour enfants).
À partir de la ceinture noire : hakama bleu marine pour les katas et cérémonies, puis noir à partir de la ceinture violette.
Une paire de zooris (sandales de paille) est nécessaire pour circuler hors du tatami.
Déroulement d’un cours
Saluts d’ouverture et mise en condition.
Échauffement et préparation technique (déplacements (Taï-Sabaki, pivots, stabilités), chutes, respirations, circulation de l’énergie).
Apprentissage des techniques :
Katas (formes codifiées, debout (tachi-wasa) ou au sol (suwari-wasa)),
Défenses sur saisies ou attaques, armes ou mains nues,
Modes d’entraînement en mouvement pour développer les automatismes.
Retour au calme (Mokuso) et saluts de fermeture.
Les valeurs et l’éthique
Le Ju-Jutsu traditionnel n’est pas seulement un art martial, mais aussi une école de vie. Deux principes hérités de Jigoro Kano l’illustrent :
Seiryoku Zenyo : maximum d’efficacité par l’utilisation de l’esprit pour un minimum d'effort.
Jita Kyōei : prospérité et entraide mutuelle.
Ces valeurs rejoignent l’esprit du Bushidō et l’étiquette du dojo, où le respect du lieu, du professeur et des partenaires est fondamental (saluts debout ou à genoux, cérémonial de début et fin de cours).
Katas et modes d’entraînement
Un kata est une suite de mouvements codifiés visant à illustrer un principe. Il n’y a pas d’adversaire, mais deux partenaires (TORI, celui qui exécute, et UKE, celui qui reçoit) qui recherchent la perfection du geste.
Les modes d’entraînement permettent ensuite d’appliquer les techniques en situation, avec plus d'automatisation, de réalisme, de liberté, développant endurance, souffle et créativité.
Légitime défense
La légitime défense, reconnue par le droit pénal, autorise la riposte uniquement en cas de menace immédiate, de manière proportionnée et simultanée. Le pratiquant d’arts martiaux doit rester particulièrement vigilant, car la justice évalue plus sévèrement un excès de défense de la part d’un pratiquant expérimenté.
Organisation et progression
Un certificat médical est demandé dès le premier cours (certaines affections médicales peuvent constituer une contre-indication).
Les grades kyus (jusqu’à marron) sont délivrés au sein du club par l’enseignant.
Les stades de valeur (ceintures noires et violettes) sont présentés devant un Okuden Shi-Han (ceintures violettes et liseré rouge), et l’Académie Européenne de Ju-Jutsu Traditionnel (AEJT), fondée par Maître Jacques Jean Quéro délivrera un certificat.
Conclusion
La méthode Ju-Jutsu Traditionnel – Wa-Jutsu est bien plus qu’un sport de combat : c’est une voie éducative et philosophique, un art de vivre où le respect, la paix et l’harmonie sont au cœur de la pratique. Notre club s’inscrit dans cette tradition pour transmettre non seulement des techniques, mais aussi des valeurs humaines et universelles.